Rapport scientifique et technique
Le projet SENTINELLES a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur deux compartiments clefs à la base du réseau trophique estuarien : le macro-zoobenthos et le zooplancton.
Concernant la dynamique d’évolution du macro-zoobenthos dans le secteur de la vasière nord, la comparaison des données relatives à l’état de santé du ver H. diversicolor acquises dans ce projet (2018) avec les données historiques (années 2002-2004) ont montré une augmentation significative des populations (densités, nombre de cohortes) associée à de meilleures performances individuelles (croissance). Une analyse multivariée sur l’ensemble des données acquises de 2000 à 2016 a permis d’identifier 6 assemblages d’espèces distincts et cartographier leur évolution spatiotemporelle à l’aide d’une méthodologie statistique appropriée. Trois périodes différentes ont été identifiées dans cette analyse : i) 2000-2004 ; ii) 2005-2013 et iii) 2014-2016. Une approche de modélisation des habitats des deux espèces sentinelles H. diversicolor et S. plana a été engagée afin de mieux cerner les facteurs de l’environnement expliquant ces évolutions. Cette démarche intègre les données décrivant les facteurs structurants ces habitats (mesures in situ comme le mode granulométrique et le pourcentage de vase ; données issues de modélisation hydrodynamique comme la tension sur le fond ; indices issus de la télédétection comme l’indice de végétation NDVI) et constitue une première approche qu’il conviendra de poursuivre en intégrant les données acquises plus récemment.
Concernant, la communauté zooplanctonique sur le continuum aval-amont de l’estuaire de la Seine, les résultats montrent qu’elle est actuellement fortement dominée par le copépode calanoïde Eurytemora affinis, aussi bien en eau douce (en amont de Caudebec-en-Caux) qu’en eau saumâtre (entre Tancarville et Caudebec-en-Caux). Les poids individuels d’E. affinis plus élevés dans les stations d’eau douce qu’en eau saumâtreCaractérise un milieu de salinité non nulle. More, suggèrent de meilleures conditions de vie pour E. affinis en eau douce. Le dosage des contenus pigmentaires chez E. affinis montre une sélectivité pour les diatomées. Le succès de ce taxon à se nourrir de phytoplancton augmente avec la fraction de diatomées dans la communautéGroupement d’êtres vivants qui se maintiennent et se reproduisent dans un certain espace, de façon permanente. More phytoplanctonique. L’effet du broutage de la population d’E. affinis sur la biomasse de phytoplanctonAlgues microscopiques se développant dans la colonne d’eau. More se limite au maximum à 1 % jour-1. Le phytoplanctonAlgues microscopiques se développant dans la colonne d’eau. More ne constitue donc pas une limitation pour le développement d’E. affinis. Le projet SARTRE poursuit l’acquisition de données sur le réseau trophique amont afin d’en appréhender les facteurs structurants et limitants.
Référence bibliographique
Souissi S. (Coord.), 2021. Projet SENTINELLES : Fonctionnement des écosystèmes de l’embouchure de l’estuaireZone aval d’un fleuve, sous l’influence de la marée. Pour la Seine, l’estuaire s’étend sur 170km, du barrages de Poses à la baie de Seine. C’est également un lieu de rencontre entre les eaux douces venant du bassin versant et les eaux salées arrivant de la mer, à la base de la richesse écologique du milieu. More de la Seine à travers une étude interdisciplinaire ciblant le zooplancton et le macro-zoobenthos. Rapport de recherche du programme Seine-Aval 6, 73 p
GIP Seine-Aval, 2022. CAPNORD : Caractérisation des évolutions hydro-morpho-sédimentaires et écologiques du secteur de la fosse Nord depuis la construction de Port 2000. 55 pp.
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