Le 6 mars 2022, un avion a entamé un survol de la vallée de la Seine, de Vernon à la mer. A son bord, un système de laser appelé LIDAR (Light Detection And Ranging) va permettre de réaliser une cartographie 3D très précise de la vallée. Cette technologie s’appuie sur les propriétés de la lumière pour mesurer des distances, en émettant vers le sol des impulsions lumineuses à très haute fréquence qui sont réfléchies. Leur temps de parcours est alors mesuré, ce qui permet d’en déduire la position des points impactés. Des millions de points sont ainsi générés et positionnés en 3D pour cartographier un territoire à grande échelle.
Le principal objectif de ce survol pour les partenaires du GIP Seine-Aval est de disposer d’une carte topographique de très haute précision sur plus de 2000 km². L’altitude mesurée a une précision de l’ordre de 5cm, ce qui va permettre d’observer les microreliefs du territoire, comme les fossés. De nombreuses autres informations pourront être produites à partir de ces données qui répondent aux besoins d’observation et d’analyse spatiale dans de nombreux domaines de l’action publique : prévention des risques inondationSubmersion d'un terrain. En milieu estuarien, elle peuvent avoir plusieurs causes : débordement d’un cours d’eau, submersion marine, remontée de nappe. More, observation de la ressource forestière, préservation des zones humides, aménagement du territoire, archéologie, etc.
Pour réaliser cette prouesse, plusieurs plans de vols sont définis pour une campagne qui va durer plusieurs jours. En effet, il faut tenir compte des contraintes du terrain qui peuvent limiter la précision des données acquises : la présence d’eau et de végétation notamment. C’est pourquoi les survols sont prévus en Mars, avant le développement de la végétation. Le plus gros défi reste cependant de voler alors que la marée est basse en tout point de l’estuaireZone aval d'un fleuve, sous l'influence de la marée. Pour la Seine, l'estuaire s'étend sur 170km, du barrages de Poses à la baie de Seine. C’est également un lieu de rencontre entre les eaux douces venant du bassin versant et les eaux salées arrivant de la mer, à la base de la richesse écologique du milieu. More pour limiter la présence d’eau sur les berges de la Seine et cartographier les zones intertidales. Des photos aériennes de grande précision seront acquises simultanément.
Un tel jeu de données avait déjà été acquis en 2011 (voir ici). Une dizaine d’année plus tard, ces nouvelles données seront plus précises. Elles permettront d’améliorer et mettre à jour les cartes topographiques et les connaissances qui en découlent comme par exemple les cartes du risqueConfrontation d’un aléa et d’une zone géographique présentant des enjeux. More d’inondationSubmersion d'un terrain. En milieu estuarien, elle peuvent avoir plusieurs causes : débordement d’un cours d’eau, submersion marine, remontée de nappe. More. Ces données seront libres d’utilisation pour tout acteur qui en fait la demande.
Le GIP Seine-Aval s’est associé à la Métropole Rouen Normandie et au Syndicat mixte de gestion de la Seine-Normande pour acquérir des données au-delà du territoire d’étude usuel du GIP Seine-Aval. Ce partenariat permet de répondre aux besoins spécifiques de ces partenaires tout en limitant les coûts d’acquisition grâce à la mutualisation des moyens. Cette acquisition est réalisée par Altoa et PixAir Survey.
Cette campagne a été couverte par plusieurs médias :
- France 3 Normandie (23 mai 2002) : Modéliser la Seine
- Le Parisien (25 mai 20222) : La vallée de la Seine pointée du ciel au centimètre près pour prévoir les inondations
- Actu76 (20 mai 2022) : Cet avion va survoler Rouen et la vallée de la Seine avec un laser : voici pourquoi
- Tendance Ouest (25 mai 2022) Un avion a survolé la Seine pour une nouvelle cartographie haute-précision
Vue 3D au niveau de pont de Normandie.