Le fonctionnement hydrologique régional est complexe. Les difficultés proviennent notamment des hétérogénéités spatiales liées aux écoulements karstiques et au manque de données pour caler au mieux la modélisation de ces écoulements. Dans le cadre du projet ECHANGES, un consortium rassemblant l’ensemble des compétences a été constitué pour tester une approche de modélisation distribuée à base physique permettant de fournir une première évaluation des apports souterrains moyens dans le système de la Seine aval comme cela a pu être appliqué au bassin versantEspace qui draine l’ensemble des eaux de ruissellement et d’infiltration vers un même exutoire (lac, cours d’eau, océan, etc.). More de la Seine amont.
A l’issue du projet, et à la faveur des échanges entre les 3 partenaires, les simulations les plus pertinentes possibles aboutissent à des flux moyens conséquents de réalimentation de la Seine aval, de l’ordre de 100 m3/s, quelle que soit la saison, et quelles que soient les conditions hydrologiques. En effet, lors des périodes d’étiageQualifie la période de l’année où un cours d’eau atteint son débit le plus bas. (vs Crue) More, ces apports uniquement souterrains peuvent correspondre à près de 50% des débits de la Seine mesurés en amont du secteur d’étude. Compte tenu de la qualité de ces apports (ex. teneurs assez constantes en O2 dissous dans les eaux souterraines), il est clair qu’ils ne sont pas sans conséquence sur l’état géochimique des eaux de la Seine en aval de Rouen.
D’un point de vue quantitatif, ces résultats issus du modèleEnsemble d’équations permettant de reproduire analytiquement le fonctionnement d’un système. More CaWaQS sont conformes aux évaluations antérieures extrapolées à partir des gradients hydrauliques. Toutefois, il faut remarquer que les flux moyens calculés sont relativement peu sensibles aux fluctuations climatiques et hydrologiques et il reste à en examiner les causes.
Les perspectives devront s’appuyer sur une stratégie d’acquisition de nouvelles données in situ. Cela concerne d’une part le besoin de combler l’insuffisance criante du réseau piézométrique patrimonial (installation de piézomètres dans les alluvions et jusqu’à la craie) aux abords de la Seine aval. D’autre part, des expérimentations, basées notamment sur des suivis de température sur ou à proximité du fond du chenal de Seine, peuvent être envisagées pour identifier et quantifier des mesures directes de flux.
GIP Seine-Aval, 2019. D’importants apports en eau douce par les nappes souterraines. Revue Tout s’explique !
Responsables scientifiques des équipes impliquées
UMR CNRS 6143 M2C, Université de Rouen
Centre de Géosciences, Systèmes Hydrologiques et Réservoirs, Mines ParisTech
BRGM, Direction Régionale Normandie
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