Dans le contexte d’une nécessaire adaptation aux effets du changement climatique, le projet SACCES se proposer de de promouvoir le bien-fondé d’une gestion collaborative associant acteurs publics, usagers, associations et scientifiques. Deux situations d’analyse ont été retenues : la gestion des risques naturels côtiers sur le littoral normand et la régulation de l’activité de pêche dans la Baie de Seine. L’étude montre tout d’abord que tous les acteurs du littoral interrogés sont conscients des risques naturels côtiers qui affectent leur territoire, mais qu’ils ne s’estiment pas pour autant menacés. Ils raisonnent avant tout dans une logique de défense contre la mer, et répondent en la matière à des injonctions de l’Etat ou à des situations de crise (glissements de terrains), à moins que les intérêts économiques de leur commune soient directement en jeu (érosionDiminution du volume d’un corps par perte de matière. (vs Accrétion) More de plages). Il n’y a pas d’anticipation des évènements futurs, hormis à la CODAH et dans les Ports (surtout au Havre) ; l’horizon de la pensée et de l’action est celui de la planification. Par ailleurs, les phénomènes à l’œuvre sont mal connus par les acteurs du littoral, mais c’est en général dans leur contexte d’action ou de préoccupations qu’ils cherchent à acquérir de nouvelles connaissances.
Les entretiens menés auprès des professionnels de la pêche ont fait ressortir que pour ceux-ci, il est très difficile d’apprécier les effets du changement climatique, du fait de la forte variabilité interannuelle des espèces. Par ailleurs, ceux-ci sont beaucoup plus préoccupés par les problèmes actuels de la filière (augmentation du prix du pétrole, conflits d’usage, réforme de la politique commune des pêches) que par le changement climatique. Néanmoins, les pêcheurs reconnaissent avoir constaté une présence accrue d’espèces en limite nord d’aire de répartition nord.
La conchyliculture semble, elle, être clairement influencée par les facteurs environnementaux, et notamment par l’augmentation de température.
Du côté des scientifiques, il existe encore peu de travaux axés sur les effets du changement climatique et les chercheurs insistent par ailleurs sur les difficultés à expliquer les évolutions des espèces, du fait de la multiplicité des facteurs de variation. Ils restent ainsi très prudents dans leurs analyses.
Allain S. (coord.), Teil G., 2012. Projet SACCES : S’adapter au changement climatique dans l’estuaire de la Seine. Projet Seine-Aval 4, 112p.
Responsables scientifiques des équipes impliquées
UMR SADAPT, INRA
UMR CNRS 6143 M2C, Université de Rouen
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