Le projet THALASSOTOK se proposait de comparer de quelles manières les trois espèces de poissons migrateurs fréquentant la façade Atlantique : le mulet porc, l’anguille européenne et le flet, colonisent les estuaires de la Seine et de la Gironde et effectue leur croissance. L’hypothèse principale était que leur comportement pouvait être influencé par le niveau de contamination et de pressions anthropiques des estuaires. La démarche retenue pour aborder ces différentes échelles de manière comparative (entre les espèces et entre deux sites situées de manière similaire en Seine et en Gironde) a consisté à examiner : i) la phase de colonisation initiale à un stade très jeune par une approche expérimentale en mésocosmeCe terme générique regroupe des méthodes d’études basées sur des organismes aquatiques placés dans des conditions naturelles. Plusieurs types d’écosystèmes expérimentaux sont ainsi conçus dans des enceintes naturelles (mares, rivières) ou des enceintes frabriquées (dispositifs de grandes dimension: bacs, réservoirs) pour isoler une portion de l’écosystème naturel. More ; ii) la phase de croissance par un suivi en télémétrie acoustique en période estivale ; ii) l’ensemble du cycle vital par une analyse rétrospective à l’aide de la microchimie des otolithes des différents compartiments halins utilisés.
Les trois niveaux d’analyse effectués avec des méthodes différentes permettent de dégager des patrons spécifiques (colonisation initiale, phase de croissance, cycle de vie) mais les différences entre les sites ne sont vraiment claires qu’à l’échelle très globale de l’utilisation des différents compartiments. Contrairement à l’hypothèse de départ, les jeunes migrateurs thalassotoques parviennent à adopter un comportement spécifique en phase avec un rythme de type circadotidal ou nycthéméral y compris dans une ambiance de type Seine (très chargée en contaminants). La fonctionnalité de corridor écologique ne semble donc pas empêchée par la contamination des sédiments. Durant leur phase de croissance en zone tidale d’eau douce les espèces étudiées utilisent des habitats différents selon des patrons temporels spécifiques. Les résultats obtenus sur la Seine sont cohérents avec ceux obtenus sur la Gironde, ainsi dans les deux cas les flets recherchent des zones fraiches (ombre en Gironde, embouchures d’affluents plus frais en Seine), les anguilles présentent une activité principalement nocturne.
Il en ressort globalement que les habitats dulcaquicoles de la Seine (trés diversifiés : bathymétrieTopographie des fonds marins. More, substrat, ripisylve…) sont proportionnellement plus utilisés par les espèces thalassotoques que ceux de Gironde. Cela peut s’expliquer par une moindre attractivité (ou une moindre capacité d’accueil) de l’estuaireZone aval d’un fleuve, sous l’influence de la marée. Pour la Seine, l’estuaire s’étend sur 170km, du barrages de Poses à la baie de Seine. C’est également un lieu de rencontre entre les eaux douces venant du bassin versant et les eaux salées arrivant de la mer, à la base de la richesse écologique du milieu. More saumâtreCaractérise un milieu de salinité non nulle. More de la Seine ou au contraire par une plus grande attractivité (ou une plus grande capacité d’accueil) de l’estuaireZone aval d’un fleuve, sous l’influence de la marée. Pour la Seine, l’estuaire s’étend sur 170km, du barrages de Poses à la baie de Seine. C’est également un lieu de rencontre entre les eaux douces venant du bassin versant et les eaux salées arrivant de la mer, à la base de la richesse écologique du milieu. More dulçaquicole de la Seine.
Les comportements mis en évidence sur ces secteurs pourraient servir de référence pour des opérations de restauration.
Responsables scientifiques des équipes impliquées
INRAE
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Cellule de Suivi du Littoral Normand
UMR CNRS 5805 EPOC - OASU, Université de Bordeaux
UMR CNRS 5805 EPOC, Université de Bordeaux
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